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TALUS n° 09 - mars 2002
PARMI LES LAQUES

tAlus

À chaque séance plénière, tAlus s’efforce de proposer une nouvelle configuration spatiale. Pour conclure l’année 2001, rendez-vous était pris dans l’atelier de restauration de laques chinoises de notre présidente Nicole Judet.
Après avoir atteint l’arrière-cour, loin derrière la façade, les tAlussins pénétraient dans le couloir garni de centaines de strates verticales : le dépôt des panneaux laqués en attente de réinsertion mobilière. Au débouché de ce trajet spéléolaquien, sous la verrière de l’atelier proprement dit, le décor comprenait entre autres une haute et massive armoire Ming, un Steinway sur lequel avait joué Stravinski, des piétements fraîchement apprêtés, d’énigmatiques substances de couleur thé ou café,. et même un bidon de « renforceur de bois vermoulus ». Dans les hauteurs, suspendus en enfilade « comme dans une rue du vieux Hong Kong », des dazibaos à amples coups de pinceau de Tristan Bastit (présentés dans le n° 7 de tAlus) flottaient légèrement au frôlement des têtes tAlussines. Après un balayage d’ensemble, les regards pouvaient se focaliser sur les nombreuses pages manuscrites à Lits miniatures de Thieri Foulc (la plus récente publication du Crayon qui tue), regroupées en trois grands panneaux. Sur les étagères d’une armoire noir d’encre et or, se tenaient une série de Ready-Mermaids de François Bossière (que vous avez aussi pu découvrir dans le n° 7 de tAlus) et trois diptyques (photographie, encre et collage).
Après avoir laissé aux invités le temps d’explorer les recoins de l’atelier, de méditer sur la complexité de la relation tAlus-Chine et sur l’intégration des œuvres à ce riche cadre spatiotemporel, les artistes firent œuvrer leurs cordes vocales : Jean-Pierre Le Goff lut plusieurs épisodes de son Crayon vert, non sans exhiber un bout de crayon vert qu’il venait de ramasser sur le trottoir ; Thieri Foulc, Tristan Bastit et François Bossière lui succédèrent au poste de harangueur et présentèrent leurs publications récentes.
Puis les tAlussins furent conviés à un retour en arrière, au-delà du couloir aux strates et d’un réduit rempli de meubles, pour arriver au bureau : « point de passage obligé » où s’effectuaient les réinscriptions, ainsi que la consultation et l’acquisition des livres. C’est au fond de ce bureau qu’Anne Romillat offrit aux invités l’occasion de conclure par la dégustation la devise de tAlus. Les verres furent alternativement Vides et Pleins, comme le préconise l’esthétique chinoise.

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