À chaque séance plénière, tAlus s’efforce de
proposer une nouvelle configuration spatiale. Pour conclure l’année
2001, rendez-vous était pris dans l’atelier de restauration de laques
chinoises de notre présidente Nicole Judet.
Après avoir atteint larrière-cour, loin derrière la
façade, les tAlussins pénétraient dans le couloir garni de
centaines de strates verticales : le dépôt des panneaux laqués
en attente de réinsertion mobilière. Au débouché de
ce trajet spéléolaquien, sous la verrière de latelier
proprement dit, le décor comprenait entre autres une haute et massive armoire
Ming, un Steinway sur lequel avait joué Stravinski, des piétements
fraîchement apprêtés, dénigmatiques substances
de couleur thé ou café,. et même un bidon de « renforceur
de bois vermoulus ». Dans les hauteurs, suspendus en enfilade « comme
dans une rue du vieux Hong Kong », des dazibaos à amples coups de
pinceau de Tristan Bastit (présentés dans le n° 7 de tAlus)
flottaient légèrement au frôlement des têtes tAlussines.
Après un balayage densemble, les regards pouvaient se focaliser sur
les nombreuses pages manuscrites à Lits miniatures de Thieri Foulc (la
plus récente publication du Crayon qui tue), regroupées en trois
grands panneaux. Sur les étagères dune armoire noir dencre
et or, se tenaient une série de Ready-Mermaids de François Bossière
(que vous avez aussi pu découvrir dans le n° 7 de tAlus) et trois diptyques
(photographie, encre et collage).
Après avoir laissé aux invités le temps dexplorer les
recoins de latelier, de méditer sur la complexité de la relation
tAlus-Chine et sur lintégration des uvres à ce riche
cadre spatiotemporel, les artistes firent uvrer leurs cordes vocales : Jean-Pierre
Le Goff lut plusieurs épisodes de son Crayon vert, non sans exhiber un
bout de crayon vert quil venait de ramasser sur le trottoir ; Thieri Foulc,
Tristan Bastit et François Bossière lui succédèrent
au poste de harangueur et présentèrent leurs publications récentes.
Puis les tAlussins furent conviés à un retour en arrière,
au-delà du couloir aux strates et dun réduit rempli de meubles,
pour arriver au bureau : « point de passage obligé » où
seffectuaient les réinscriptions, ainsi que la consultation et lacquisition
des livres. Cest au fond de ce bureau quAnne Romillat offrit aux invités
loccasion de conclure par la dégustation la devise de tAlus. Les
verres furent alternativement Vides et Pleins, comme le préconise lesthétique
chinoise.
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